Que vient faire le sujet « Climat » dans l’entreprise ?
Que vient faire le sujet climat dans l’entreprise ?
Selon le GIEC (Groupement Intergouvernemental des Experts du Climat), les activités humaines sont à l’origine de la dérive climatique que l’on observe. Ces activités humaines, c’est à dire l’économie en général commence à être impactée par l’évolution du climat et le sera de façon exponentielle dans les années qui viennent.
L’économie et l’entreprise comme cause de la dérive climatique
Pour répondre aux demandes de leurs clients, les entreprises produisent des biens et des dont la conception, la fabrication, le transport, la distribution nécessitent de l’énergie, dont une grande part d’énergies fossiles.
L’impact débute dès la conception des biens et services : les trajets domicile-travail des salariés d’un bureau d’études sont le plus souvent parcourus en voiture individuelle thermique, le chauffage des bâtiments (bureaux, entrepôts) utilise souvent du gaz ou du fioul. La fabrication du matériel informatique et l’usage d’internet sont impactants.
Les matières qui composent les produits fabriqués ont nécessité un recours aux énergies fossiles pour leur extraction, leur traitement et leur acheminement. Certains procédés de production sont en eux-mêmes émetteurs de gaz à effet de serre : citons pour exemple le ciment dont le procédé de production est émetteur de CO2, ou bien les laitages et la viande des ruminants qui émettent du méthane (CH4).
La chaine de distribution repose pour l’essentiel sur la consommation de carburant liquide issus du pétrole. Les transports représentent 31% des émissions françaises de gaz à effet de serre (GES).
Enfin, l’utilisation par les clients des biens et services est souvent lui-même impactants : les voyages qu’une agence a conçus, l’usage des véhicules dont l’entreprise a fabriqué les composants sont émetteurs de gaz à effet de serre.
L’entreprise menacée par les conséquences de l’évolution du climat.
Les entreprises sont parfois victimes directes des conséquences du réchauffement du climat et doivent s’adapter aux conséquences directes d’un climat à +2 voire +3°C : Les vagues de chaleur diminuent la productivité des collaborateurs et perturbe les comportement des consommateurs, les infrastructures peuvent être impactées par des inondations, ou par l’assèchement des sols.
Mais l’essentiel des conséquences qui atteignent les entreprises sont indirectes :
La communauté scientifique alerte le public et les gouvernements depuis une trentaine d’années sur les menace que fait peser la dérive du climat sur l’ensemble des civilisations humaine, et sur l’absence de solution technique.
Le public fait pression sur les gouvernements pour contraindre les acteurs économiques : consommateurs, entreprises, à adopter des comportements et utiliser des procédés moins émetteurs.
En bout de chaîne, les consommateurs sont progressivement de plus en plus conscients de la menace que fait peser sur eux-mêmes leur propre consommation.
Ainsi l’entreprise est-elle impactée de toutes part :
Ses clients tendent à se détourner de ses produits de façon plus ou moins volontaire. L’entreprise doit respecter de plus en plus de normes contraignantes dans la façon de mener ses procédés. Le prix de l’énergie est de plus en plus élevé.
Les jeunes générations qui auront le plus à subir les conséquences de l’évolution du climat se détournent des entreprises dont l’impact est le plus négatif. Elles souhaitent travailler à l’atténuation plutôt que d’aggraver le problème. Les entreprise font alors face à des difficultés croissance de recrutement des compétences dont elles ont besoin.
Plus les conséquences de l’évolution du climat vont se manifester, plus la pression à décarbonner va se renforcer.
Les entreprises qui diffèrent l’ouverture du sujet climat en interne s’exposent à subir les changements qui s’imposeront inéluctablement à elles.
A l’inverse, les entreprises qui auront intégré tôt cette nouvelle donne à leur stratégie seront favorisées et pourront même y déceler des opportunités.